La Vierge aux Rochers
La Vierge aux Rochers, peinture sur bois, cm. 189,5×120, National Gallery, Londres, début du XVI siècle. Une variante, probablement plus tardive dans le temps, de la Vierge aux Rochers du Louvre, qui en reproduit le modèle iconographique. La Vierge serre contre elle l’Enfant, en l’embrassant de la main droite. Un ange introduit dans la conversation sacrée, le petit Saint Jean bénissant. Le tout s’insère dans un scénario géologique de roches ouvertes sur un paysage lointain d’étendues et de montagnes bleues qui s’estompent dans l’atmosphère. Le tableau, qui parvint à la National Gallery de Londres en 1880, appartenait à Gavin Hamilton, qui l’avait acheté à la congrégation de Santa Caterina della Ruota, héritière des droits et des propriétés de la Confrérie de l’immaculée de Conception de Milan, celle-là même qui avait commandé le tableau à Léonard et aux frères De Predis, aujourd’hui au Louvre.
Controversée est la date de ce tableau dans lequel Léonard s’engage à travers une représentation héroïque et monumentale des figures avec une immersion au premier plan des protagonistes sacrés et un recul conséquent du fond du paysage. La collaboration d’Ambrogio de’ Predis avancée par beaucoup, a été catégoriquement exclue par Carlo Pedretti (1973) qui reconnaît dans le retable de Londres, l’autographe complète et exclusive de Léonard. Pour toutes ces raisons, et surtout pour la pleine affirmation dans la carrière du Maestro d’un style aujourd’hui marqué par la Renaissance mature, la date la plus probable se situe entre les dernières années du XV siècle et les premières années du XVI siècle.