Portrait de femme (La Belle Ferronière)

Dans la série des portraits milanais de Léonard de Vinci, celui-ci vient après le Portrait de Musicien de l’Ambrosienne et le Cecilia Gallerani de Cracovie (Marani, 1989), pour se positionner dans les dernières années du XV siècle. Comme le Portrait de Musicien de l’Ambrosienne, la Dame du Louvre a également lutté pour faire reconnaître l’autographe complet de Léonard de Vinci, un autographe qui est aujourd’hui presque universellement accepté. Dans le passé (Suida, 1929), on a même pensé à un portrait conçu et dressé par le Maestro, puis conclu par un élève, peut-être par Boltraffio.

La subtilité optique et l’adhérence mimétique totale avec laquelle Léonard décrit les formes et la splendeur des bijoux, la consistance tactile des vêtements, la beauté lumineuse de cette jeune femme est extraordinaire (évoquant sûrement des exemples de la peinture flamande et peut-être d’Antonello da Messina). Léonard a conçu son portrait comme une sculpture, nous invitant presque à lui tourner autour (Kemp, 1988). Comme chez Cecilia Gallerani, la femme est affectée par un léger mouvement de rotation. Inoubliable est le regard fugace et mobile de cette femme fascinante, dont l’identité n’a pas encore été découverte. Les propositions d’érudits oscillant entre Cecilia Gallerani, Beatrice d’Este et Lucrezia Crivelli.