La Vierge aux Roches
La Vierge aux Roches, peinture sur bois, cm. 199×122, Louvre, Paris, vers 1483-86 Les vicissitudes de ce célèbre tableau sont parmi les plus compliquées et les plus controversées dans la biographie et dans l’histoire critique de Léonard de Vinci. Le seul fait certain est que le travail a été confié à Léonard et aux frères Ambrogio et Evangelista de’ Pedris le 25 avril 1483, de la part de la Confrérie de l’immaculée Conception pour une chapelle dans l’église de San Francesco Grande à Milan, qui n’existe plus aujourd’hui. Dans une pétition adressée à Ludovic le More entre 1491 et 1493, Léonard et Ambrogio de’ Predis demandent un paiement supplémentaire pour le retable, peint par le maestro toscan dans la partie centrale et par de’ Predis dans les panneaux latéraux (aujourd’hui à la National Gallery de Londres) représentant des anges musiciens.
L’arrivée du tableau en France, où il fut vu par Cassiano Del Pozzo en 1625 dans la Régie de Fontainebleau, reste un mystère et fait l’objet de nombreuses propositions. De nombreux érudits sont d’avis que le tableau a été envoyé par Ludovic le More en cadeau à Maximilien de Habsbourg pour son mariage avec Bianca Maria Sforza. D’ici, de la cour impériale d’Innsbruck, le tableau serait arrivé en France quand Eleonora, fille de Maximilien, épousa François 1er, roi de France. Le thème iconographique du tableau est la rencontre légendaire dans le désert entre le Christ Enfant et Saint Jean-Baptiste. Jésus, que la Madone embrasse de sa main droite et serre contre elle, a devant lui Saint Jean bénissant. L’Ange indique avec sa main droite Christ le Sauveur. L’événement est inséré dans un paysage de roches fournies d’une végétation luxuriante et traversées de lumières contrastées. Dans les brèches ouvertes du paysage géologique émergent des chaînes de montagnes lointaines. Des réminiscences florentines, en particulier dans l’ange indicateur, sont encore présentes dans ce tableau qui se situe au milieu de la période milanaise de Léonard.