Portrait de femme (La Joconde ou Mona Lisa), peinture sur bois, 77×53 cm, Louvre, Paris, vers 1501-03
C’est l’un des tableaux les plus célèbres au monde, véritable icône de l’imaginaire touristique universel, et pourtant il y a très peu d’informations certaines liées à cette œuvre. Nous savons de Cassiano del Pozzo (1625) que le tableau a été acheté par le roi François Ier de France pour la somme incroyablement élevée de quatre mille ducats d’or. Tandis que Giorgio Vasari dans la première édition de la « Vite » a donné à la femme qui y est représentée le nom sous lequel il est universellement connu : “Léonard s’est mis à faire pour Francesco del Giocondo le portrait de Mona Lisa, son épouse, et quatre ans après il le laissa imparfait. Une œuvre qui se trouve aujourd’hui auprès du roi François de France à Fontainebleau”.
Toutefois, l’identification du portrait à Mona Lisa de Francesco del Giocondo, bien que probable, n’est nullement certaine. Quelqu’un (Pedretti, 1957) a cru y reconnaître l’apparence de Pacifica Brandano, favorite de Giuliano de’ Medici, protecteur de Léonard pendant son séjour à Rome entre 1513 et 1515. Même la chronologie est incertaine. Le fait que Raphaël, à Florence entre 1504 et 1508, mentionne le positionnement du buste et la superposition des mains de la Joconde dans le portrait de Maddalena Doni dans la Galerie Palatine, datant de 1506, oriente vers une datation du début du XVI siècle. Il est probable (Kemp, 1981) que Léonard ait commencé le tableau à Florence pour ensuite le perfectionner et l’achever en France. Réalisé avec une technique parfaite de superposition de voilures très fines, le Portrait de Mona Lisa a fasciné des générations de critiques et d’écrivains pour son sourire énigmatique et pour l’immersion de la figure dans la vaste nature vivante, vibrante de carquois lumineux infinis.